Le système monétaire international a changé plusieurs fois depuis un siècle. Avant 1944 et les Accords de Bretton Woods, la valeur de la monnaie était fixé grâce à l’étalon or. La valeur d’une devise dépendait de la quantité d’or, ou d’argent que l’État disposait dans ses coffres. À l’époque, la concentration d’or ou d’argent dans les pièces de monnaie leur donnait leur valeur.
Bretton Woods, la fin d’un système monétaire
Bretton Woods changea la mise en imposant un nouveau régime de notation pour les différentes devises internationales. Celles-ci étaient comparées au dollar américain et étaient échangeables contre celle-ci à un taux fixe. Chacune des devises devaient respecter cette valeur prédéterminée avec un écart possible de plus ou moins un pour cent. Le dollar américain, quant à lui, garantissait sa valeur en se basant sur le stock d’or de la réserve américaine à raison de 35$ pour une once d’or. Ainsi, les États-Unis se sont engagés à ne pas émettre plus de monnaie que leurs réserves d’or leur permettaient. Pour résumer, les accords de Bretton Woods était un système de change fixe. Un système monétaire international où les devises pouvaient être échangé contre des dollars américains. Le dollar américain, quant à lui, était la seule valeur qui pouvait être échangé directement contre de l’or.
Depuis les accords de la Jamaïque, les choses ont bien changé. Nous sommes maintenant dans un système de change flottant où la valeur des monnaies fluctue en raison de l’offre et de la demande, soit à cause des importations et des exportations. Dans ce système, la valeur d’une monnaie est fixée par rapport aux autres monnaies. Elles ne sont plus garanties par une quantité de métaux précieux qui est censée en garantir la force, mais plutôt basée sur la confiance de la communauté internationale envers la bonne santé économique d’un pays. Cette confiance explique en partie pourquoi le billet vert garde sa valeur. Malgré le fait que les États-Unis ont de larges déficits budgétaires et commerciaux ainsi qu’une dette nationale considérable.
Les avantages du système monétaire fixe et flottant
Les systèmes de change fixe et flottant ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients. En ce qui concerne le système de change fixe, c’est la banque centrale du pays en question qui détermine la valeur à laquelle sa devise d’échangera. Pour maintenir ce taux, l’État en question doit être prêt à défendre la valeur de sa monnaie contre les attaques spéculatives et avoir à sa disposition de grandes réserves de changes. Un des avantages liés à ce système est la prévisibilité et la stabilité de la monnaie.
Un taux de change flottant, quant à lui, permet aux pays qui l’adoptent d’avoir le champ libre afin de mener la politique monétaire qui lui convint. Il peut se concentrer sur l’économie interne du pays en fixant le taux directeur ou en contrôlant l’inflation. Toutefois, ce régime demande une gestion active de la monnaie. Un taux de change flottant permet aussi aux pays de ne pas devoir maintenir de grandes réserves de changes afin de devoir défendre la valeur de sa monnaie. Il peut donc utiliser ces fonds pour d’autres choses. Finalement, le taux de change s’ajustement automatiquement. Lorsque la balance commerciale est négative, la devise perdra de la valeur par rapport aux autres devises, ce qui stimulera ses exportations et découragera les importations devenues moins avantageuses. Les monnaies flottantes s’ajustent donc aux cycles économiques.
Les risques des monnaies flottantes à l’international
Cependant, peu de pays laissent flotter leur devise librement. Notamment à cause du système monétaire international qui peut amèner une grande imprévisibilité de la monnaie. De plus, cela peut amener des variations élevées quant à la valeur de la monnaie, ce qui amène un manque de crédibilité. Le mieux, c’est de faire comme le Canada et adopter un taux « semi-flottant ». Dans ce cas de figure, le pays désigne une fourchette où la devise peut flotter librement. Lorsque la valeur de la monnaie sort de cette fourchette, l’État en question doit faire une série d’actions afin de rehausser ou abaisser sa valeur afin qu’elle retourne à sa valeur cible.
La dollarisation, un avantage monétaire?
La dollarisation est un phénomène qui consiste à abandonner sa monnaie nationale au profit d’une monnaie étrangère, généralement plus stable que la précédente. La dollarisation d’un pays peut se faire de façon officielle ou officieuse. Bien que la principale monnaie servant à la dollarisation soit le dollar américain, il existe d’autres devises qui joue se rôle à travers le monde. Notamment l’Euro, qui est utilisé par le Vatican et l’Andorre pour n’en nommer que deux. Aussi, le Rouble qui sert de monnaie aux territoires sécessionnistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud.
En général, les pays optent pour la dollarisation de leur économie par souci de stabilité. En effet, une monnaie forte a moins de chance d’être la cible d’attaques spéculatives et la dollarisation peut être un bon moyen de juguler une inflation rendue incontrôlable. De cette manière, le pays dollarisé emprunt la crédibilité du pays émetteur. De plus, l’usage d’une monnaie unique favorise les échanges grâce à la stabilité qu’elle procure. Les acteurs économiques n’ont plus de soucis à propos des variations du taux de change.
Ne plus avoir le contrôle de sa politique monétaire
Or, ce système monétaire international basé du le dollar comporte aussi ses risques. La dollarisation d’une économie n’est pas toujours le choix le plus judicieux parce qu’elle amène de nombreuses conséquences. D’abord, il s’agit d’une perte de souveraineté pour l’État qui laisse tomber sa monnaie. Il n’a plus le pouvoir de dicter sa politique monétaire, comme par exemple fixer son taux directeur. Le pays doit vivre avec la politique monétaire du pays émetteur.
De plus, le pays en question n’a plus le loisir de dévaluer sa monnaie pour favoriser ses exportations en les rendant plus compétitives. Il ne peut plus alors contrôler son endettement par le biais d’une inflation ou déflation. Sans compter qu’il peut être très difficile de faire marche arrière lorsque le processus de dollarisation est enclenché. Nous pouvons voir, par exemple la Grèce qui est prise avec l’Euro alors que la force de cette monnaie n’est pas adaptée aux difficultés que le pays connaît depuis maintenant plusieurs années.