Il est important pour la France d'avoir son service de renseignement 100% français.

Avoir son service de renseignement : Le cas français

Comment sont nés le service de renseignement français? D’un côté, il est primordial pour un pays qui désire prendre des décisions éclairées en matière de sécurité d’investir dans un service de renseignements. Même si cela peut paraître onéreux, ne pas avoir à se fier aux sources provenant de pays partenaires, un service de renseignements national permet de justifier les décisions prises en matière de politique internationale.

6 services de renseignement différents

La France possède six services de renseignement distinct, soit la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le Service central de renseignement territorial (SCRT), la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), la Direction du renseignement militaire (DRM), la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) et le Tracfin. Ces six services de renseignement coûtent à l’État français près de deux milliards d’euros par année pour ses 13 000 agents affectés au secteur du renseignement. En janvier 2015, le premier ministre français Manuel Valls a annoncé l’embauche prochaine de près de 3 000 agents supplémentaires. Ainsi qu’une enveloppe de 425 millions d’euros sur trois ans pour moderniser leurs moyens matériels. Le tout malgré les coupes budgétaires du gouvernement afin de contrôler les dépenses publiques de l’État.

Est-ce que tous ces moyens sont nécessaires alors que la France dispose d’alliés de longue date qui pourrait lui transmettre des informations fiables. Force est de constater que oui. Les services de renseignements français aident grandement le gouvernement en lui permettant de prendre des décisions politiques basées sur ses propres informations. Prenons comme exemple de la guerre américain de 2003 contre l’Irak de Saddam Hussein. Les États-Unis tentaient alors de rallier la communauté internationale derrière elle. Le pays prétendait que les Irakiens détenaient des stocks importants d’armes de destruction massive.

S’opposer à la guerre grâce au renseignement

À l’époque, la France de Jacques Chirac était un des principaux opposants à l’intervention militaire. Elle mettait en doute la véracité des images satellites fournies par les Américains. Principalement parce que les renseignements de ses propres images satellites indiquaient que l’Irak ne disposait pas d’un pareil arsenal. Le fait que la France possède depuis 1995, conjointement avec l’Italie et l’Espagne son propre satellite dédié aux renseignements.

Il s’agit d’un atout majeur que peu de pays ont à l’échelle internationale. C’est du moins l’avis d’un de ses Généraux. Le Général Jean-Christophe Gomart déclarait qu’«[o]n peut effectivement considérer que, grâce à ses satellites militaires, la France dispose d’une bonne capacité à apprécier les situations». Le service de renseignement militaire français comptent bien de continuer d’accroître leur capacité. D’abord, en lançant dès 2018 deux nouveaux satellites ayant une capacité optique d’«extrêmement haute résolution». Un troisième satellite du même genre est prévu pour 2020 et qui sera fait en coopération avec l’Allemagne.

Renseignement français face à l’OTAN

Plus loin le Général Gomart explique davantage la relation qu’entretien la France au sein de l’OTAN. «La vraie difficulté avec l’OTAN, c’est que le renseignement américain y est prépondérant. Le renseignement français y est plus ou moins pris en compte. D’où l’importance pour nous d’alimenter suffisamment les commanders de l’OTAN en renseignements d’origine française. L’OTAN avait annoncé que les Russes allaient envahir l’Ukraine alors que, selon la DRM, rien ne venait étayer cette hypothèse. La suite a montré que nous avions raison, car si des soldats russes ont effectivement été vus en Ukraine. Il s’agissait plus d’une manœuvre destinée à faire pression sur le président ukrainien Porochenko que d’une tentative d’invasion».

Le problème des faux renseignements semble ne pas être nouveau dans un contexte de guerre. En effet, Clausewitz l’a déjà remarqué bien notre ère dans son livre De la guerre que «[l]es renseignements qu’on obtient à la guerre en grandes parties sont contradictoires, en plus grande partie mensongers, et passablement incertains pour le grand nombre».

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