Les luttes pour les droits des femmes au 20e siècle

Les Droits des femmes au 20e siècle

La lutte des droits des femmes est un long parcours qui s’est fait à force de petits pas. Cette lutte pour être l’égal de l’Homme ne date pas d’hier. En fait elle se fait toujours dans différentes facettes de la vie quotidienne. Nous commencerons par faire un historique des avancées légales faites par le mouvement féministe au cours de ce siècle. Ensuite qu’après avoir obtenu ces gains, ces mouvements ont progressivement diversifié leurs champs d’action. Diversification des terrains de batailles, mais des penseuses telles Simone de Beauvoir, préconise même une redéfinition du débat. Elle disent même qu’il faudrait absolument reconceptualiser la lutte féministe en changeant son rapport vis à vis à l’homme.

Origine du féminisme canadien

Pour commencer, resituons la lutte des droits des femmes dans son contexte canadien. Les premières démarches sérieuses ont eu lieu dans le pays au tournant du 20e siècle. Les militantes féministes de l’époque se battaient pour la reconnaissance de leurs droits politiques et économiques. Ces dames étaient, pour l’immense majorité, issues de la classe bourgeoise, épouses d’avocats, de notaires, de politiciens ou d’autres professions libérales. Venant de bonne famille, elles avaient une bonne éducation et disposaient de beaucoup de temps libre. On peut croire sans trop se tromper que les maris, pères ou frères étaient plus ouverts à ces revendications que la majeure partie de la population. Étant donné qu’elles découlent du courant libéral plutôt en vogue dans ce genre de professions.

Revendication du droit de vote des femmes

Au Canada, à l’époque, le principal combat était à propos du droit de vote. Les femmes étaient mises à l’écart de l’arène politique. On les soupçonnait de ne pas être capables de raisonner convenablement à cause de leurs hormones, d’être irrationnelles et hystériques. Ce droit fut consenti aux femmes en plusieurs étapes. D’abord, le droit de vote a été donné en 1917 aux mères, épouses, filles ou sœurs de militaires mobilisés lors de la Première Guerre mondiale. La logique voulait que ces femmes exercent en quelque sorte le droit de vote de l’homme lors de son absence. La même année, ce droit fut étendu à l’ensemble des femmes ayant un homme servant sous les drapeaux. L’année suivante, le droit de vote au fédéral fut donné à l’ensemble des femmes âgées de plus de 21 ans. C’était le 24 mai 1918.

Au Québec, le mouvement féministe pour la reconnaissance du droit de vote s’articulait principalement autour du mouvement des suffragettes. Le mouvement suffragette québécois est essentiellement actif dans les villes. Il est l’œuvre d’une minorité de femmes avant-gardistes pour l’époque. Il faudra attendre 1940 pour que les femmes obtiennent finalement le droit de vote au provincial. Le Québec fut la dernière province de la confédération à légiférer sur la question.

Lutte pour les droits économiques des femmes

Parallèlement, la lutte des femmes se faisait aussi sur le terrain économique. En effet, les femmes étaient assujetties à leurs maris pour ce qui est attrait aux affaires bancaires. Par exemple, les femmes ne pouvaient pas disposer de comptes de banque, même pas le droit de signer des chèques. C’était laissé aux bons soins de son mari. Il faut rappeler qu’à cette époque, les femmes étaient déjà actives sur le marché sur travail. En 1921, «les femmes représentent 15,4 % de la main-d’œuvre ouvrière rémunérée». Cela a été rendu possible grâce à la division du travail qui a simplifié les tâches à accomplir. Elle les a rendu exécutables par des individus nécessitant une moins grande force physique. De plus, la pénurie de main d’œuvre lors de la Première guerre mondiale a également aidé.

Place et droits des femmes sur le marché du travail

La majeure partie des hommes étant mobilisés au front, les femmes ont été sollicitées afin de faire fonctionner les usines d’armements. Lorsque la guerre fût finie, les femmes avaient déjà goûté à l’autonomie financière. L’émancipation que procurait un salaire venant d’un travail rendit difficile le retour des femmes aux fourneaux. Ensuite, la place des femmes s’est aussi faite dans les professions dites libérales. Ainsi, la première femme nommée juge au Canada fut Emily Murphy en 1916. Agnes Campbell MacPhail fut quant à elle la première femme à siéger à la Chambre des communes en 1921.

Changement de paradigme du féminisme

Après ces gains sur la scène politique et juridique, certaines militantes ont cru bon de faire bifurquer le combat sur un nouvel angle, en multipliant les champs de bataille. C’est le cas de Simone de Beauvoir qui préconise un changement de paradigme. «[S]on idée c’est que tous, aussi bien hommes que femmes, qui que nous soyons, nous devons être considérés comme des êtres humains». En effet, pour elle, «un homme n’aurait pas idée d’écrire un livre sur la situation singulière qu’occupent dans l’humanité les mâles».

Mettre la femme au centre des débats

Elle se questionne également sur la justesse de définir la femme en prenant l’homme comme mesures étalons et qu’«elles ne se posent pas authentiquement comme Sujet». Par exemple, on dit homme en français pour désigner le genre humain. La femme apparaît comme le négatif de l’homme. Pire, toute détermination qui leur sont imputé comme limitation et sans réciprocité. C’est cela qui amène à dire«le plus médiocre des mâles se croit en face des femmes un demi-dieu». Simone de Beauvoir considère quant à elle que les femmes n’ont pas du tout tort quand elles refusent les règles qui sont introduites au monde. En ajoutant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles.

Combattre les structures patriarcales

Par conséquent, la lutte doit se faire contre les structures patriarcales elles-mêmes. Cela rend le combat plus intime, décourageant certaines ne voulant pas se disputer à propos des tâches ménagères. D’autres, plus radicales, vont jusqu’à préconiser le lesbianisme qui serait, la suite logique de l’émancipation de la femme…

Aristote disait à propos des femmes que «la femelle est femelle en vertu d’un certain manque de qualités». Simone de Beauvoir lui aurait sûrement répondu que «nul n’est plus arrogant à l’égard des femmes, agressif ou dédaigneux qu’un homme inquiet pour sa virilité».

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