Le candidat conservateur Jean Charest a perdu la course à la chefferie du PCC

Jean Charest, le conservateur de passage

Le candidat conservateur Jean Charest a perdu la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada. À en croire sa mine déconfite lors de l’annonce des résultats, Charest s’attendait de toute évidence à de meilleurs résultats. L’annonce de son retrait de la vie politique renforce l’idée qu’il voulait, avant tout, être le chef. Au final, son engagement au Parti conservateur du Canada est proportionnel à la grosseur de la chaise qu’il y occupe.

Ce doute a plané tout au long de la campagne et le principal intéressé n’a jamais totalement réussi à convaincre les membres du parti qu’il était demeuré conservateur pendant ses 20 années loin de la scène fédérale. Or, ce dernier a lui-même alimenté le doute pendant la course en refusant de dire s’il serait candidat advenant une victoire de Pierre Poilievre. Nous savons maintenant que la réponse était non.

Quant à eux, les autres candidats (Leslyn Lewis, Roman Baber et Scott Aitchison) ont déjà annoncé leur intention de rester. Ils continueront de participer à la vie du Parti conservateur de manière active. Une chose que Jean Charest a bien peu faite au cours des dernières années. Tant sur la scène fédérale que provinciale, l’ancien premier ministre du Québec a su rester discret ces 10 dernières années. Ce dernier n’a pas la réputation de belle-mère politique.

Jean Charest était peu présent pendant 10 ans

Hormis le couac entourant sa participation à la dernière course à la chefferie de la formation conservatrice où une vidéo annonçant sa candidature s’était retrouvé sur internet sans que l’on sache trop comment, signe que sa réflexion était déjà bien entamée, Jean Charest n’avait montré que bien peu d’intérêt pour le PCC. En outre, il n’a pas donné son appui à aucun autre candidat lorsqu’il décida, finalement, de ne pas se lancer.

Il n’a également pas démontré d’intérêt particulier pour se présenter aux dernières élections fédérales sous la bannière conservatrice d’Erin O’Toole. Pourtant, il proposait, lui aussi, un recentrage de la formation politique afin de l’emporter.

Monsieur Charest aurait très bien pu participer à cet effort tout en négociant une position enviable advenant une victoire conservatrice. Il aurait ainsi consolidé ses appuis au sein du parti. Charest aurait pu se refamiliariser avec une base conservatrice qui a bien changé depuis son départ en 1998 tout en attendant patiemment le bon moment pour en devenir le chef.

Or, le conservateur Jean Charest est plutôt resté quelques années de plus dans le secteur privé. Il a finalement passé le plus clair de son temps de campagne à tenter de convaincre un électorat, qu’il connaissait mal de toute évidence, qu’il était là avant tout pour le bien du parti et non pas pour satisfaire ses ambitions personnelles.

Cette stratégie lui aura finalement valu un score de 16%. Un score qui a tué dans l’oeuf toute intention de créer une formation politique regroupant les conservateurs modérés qui n’aimeraient pas la direction que prend le parti. Ironiquement, bien qu’il souhaitait ressembler les conservateurs de tous les horizons, sa cuisante défaite aura peut-être plus contribué à l’unité du parti que la victoire convaincante de Pierre Poilievre.

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